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Un document ... une histoire

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Document présenté avec l'aimable autorisation des Archives de Sluis (NL)

Transcription :

[Manque une partie]

L’étranger

 

Département de la Seine inférieure

Registre 6

N° 117

 

Signalement

Agé de 49 ans

Taille d’un mètre 788 centimètres

Cheveux : chatains

Front : découvert

Sourcils : chatains

Yeux : bruns

Nez : droit

Bouche : moyenne

Barbe : brune

Menton : (indéchiffrable)

Visage : rond

Teint : coloré

 

Signes particuliers

 

 

 

Signature du porteur

D. Vandamme

N°11

Nous, Maître des Requêtes au Conseil d’État, officier de l’ordre royal de la Légion d’honneur Préfet du Département de la Seine Inférieure

Invitons les Officiers Civils et Militaires chargés de maintenir l’ordre public dans l’intérieur du Royaume, et prions les Officiers Civils et Militaires remplissant les mêmes fonctions dans les Pays Amis ou Alliés de la France, de laisser passer librement Monsieur le Général Vandamme
natif de Cassel Dépt du Nord

Demeurant à ~ ~ ~ ~~ ~

Allant dans le Royaume des Pays bas, directement, en partant du Havre, et sans pouvoir passer par Paris

Et de lui donner aide et protection en cas de besoin.

Le présent passe-port accordé pour
est valable pendant le temps strictement nécessaire, pour sortir du territoire français.

Délivré sur le Dépôt de l’ordre de S. Ex. le Ministre de l’Intérieur, en date du dix de ce mois.

Fait à Rouen le onze juin mil huit cent dix neuf

Pour le Préfet absent : le conseiller de Préfecture Secrétaire Général délégué

 

Cabisson ( ?)

 

Prix du Passe-port, DIX FRANCS.

 

Commentaire :

Parti en exil à Philadelphie (États-Unis) à la suite de la chute de l’Empire et de la Restauration de Louis XVIII, Vandamme décide de revenir en France avant d’y être autorisé.

Ce passeport a été établi le 11 juin 1819, lendemain du débarquement de Vandamme au Havre.

Vandamme, encore considéré comme indésirable, n’est pas autorisé à s’établir en France, et doit partir aux Pays-Bas « dans le temps strictement nécessaire ». Il  semble qu’il se soit alors établi sur les terres qui lui avaient été concédées en Zélande (à Oostburg) par Napoléon.

L’historien Albert du Casse donne la précision suivante :

« En juin 1819, il put quitter Philadelphie; il débarqua au Havre, gagna Gand [1],mais sans passer par Paris. En décembre, il obtint enfin de se rendre dans cette ville, le roi ayant autorisé les personnes dénommées dans l'article 2 de l'ordonnance du 24 juillet 1815 à rentrer en France, sous la seule condition de prêter serment de fidélité au roi, à la Charte et aux lois du royaume.

Voici une particularité assez curieuse du séjour de Vandamme aux États-Unis. Beaucoup d'officiers français réfugiés dans ce pays, n'ayant aucune ressource, avaient imaginé, pour subvenir à leur existence, de fabriquer tant bien que mal des meubles.

Le général acheta beaucoup de leurs produits au poids de l'or pour avoir le moyen de faire du bien à ses anciens frères d'armes en évitant de les humilier par une aumône.

Il rapporta en France ces souvenirs de l'exil, et aujourd'hui ils sont encore dans un pavillon que la famille conserve en Zélande comme dépendance de la concession faite à Vandamme par la générosité de l'Empereur. »

(Dans « « Le Général Vandamme et sa correspondance, Tome 2 page 581)

 

Il existe une autre description du physique du général Vandamme, dans la lettre de congé de son régiment le 25 août 1792 :

« âgé de vingt-un ans, de la taille de cinq pieds quatre pouces six lignes, cheveux et sourcils châtains, front bas, yeux gris, nez long , bouche petite , menton pointu , visage ovale, coloré, uny, un seing à la tempe gauche.)

(Dans « Le Général Vandamme et sa correspondance, Tome 1 page 41)

 

[1] Albert du Casse commet ici une erreur.

Date de dernière mise à jour : 13/06/2017